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Quelques mots de Yousra Dahry

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8 juillet 2022

Il y a quelques années on m’a posé la question « pourquoi tu ne ferais pas ton seul en scène ? » j’ai instinctivement répondu, « mais c’est prévu ! ».

Pour être honnête à l’époque je n’y avais jamais pensé sérieusement.

Même s’il m’était arrivé de m’imaginer sur scène je me voyais toujours accompagnée de quelqu’un, sans doute parce qu’entamer quelque chose seule me semblait impossible pour l’époque. J’adore « le groupe » qu’il prenne la forme de famille, de bande, d’amis, de mafia, de collectif, peu m’importe « le groupe » pour moi est incroyablement beau. Les liens qui existent entre les différentes personnes composant ce groupe me fascinent. Peut-être parce que « le groupe » garantit, selon ma vision, une certaine protection, il nécessite une certaine loyauté pour que ce groupe perdure dans le temps et surmonte les épreuves. La loyauté est ce qui caractérise le mieux le groupe, selon moi. Et d’ailleurs la loyauté est une valeur que j’aime énormément, car à son tour elle garantit une certaine sécurité face à l’abandon. L’abandon, sans doute ce qui m’effraie le plus. La solitude. Alors m’imaginer seule sur scène c’était bien trop pour moi à l’époque... bon ça l’est toujours mais mon envie de m’offrir ce cadeau l’emporte sur cette trouille bleue d’être seule dans ce projet.

Je sais pas comment ça se passe pour les autres mais moi quand j’ai imaginé mon spectacle la première fois, j’ai imaginé les salutations de la fin, le moment où l’on dit merci. Je me suis souvent imaginée saluer mon public et dire merci à ces personnes qui ont été présentes mais surtout ces personnes qui ont cru en moi.

Je savais déjà qui m’aurait encouragé à monter sur les planches, je savais déjà qui serait présent si je décide de me raconter devant un public. C’est comme si la liste des personnes pour qui je compte était évidente. À cette liste se rajouteraient peut-être des noms, sans doute que certains ne seraient plus cités mais en tout cas j’ai toujours imaginé cette scène avec une émotion telle que je me surprenais à être émue de pouvoir dire merci. Penser à dire merci alors que je ne sais même pas qu’est-ce que je raconterai sur scène ça peut paraître bizarre, j’avoue. Il y a aussi des visages que je pouvais voir dans ce public.

J’ai toujours imaginé que la première rangée de mon public serait réservée aux jeunes de mon quartier. J’avais envie qu’ils soient mes invités, j’avais envie que les personnalités guest soient ces jeunes que j’aime : LES DRARI.

Les jeunes des quartiers, ces jeunes qui sont issus de quartiers fragilisés, comme des êtres issus de la fragilité, pouvaient faire peur et être source de tous les maux de la société à en entendre certains.

Ce spectacle, c’est un carrefour d’invitations, j’invite les gens dans ma vie, j’invite les jeunes au théâtre, je m’invite dans vos agendas en espérant que vos répondiez présents.

C’est mon premier seul en scène, une trouille dingue d’être seule à piloter un projet pour moi, c’est une première, moi qui ai toujours bossé pour quelqu’un. Mais j’ai compris une chose depuis le début du processus : même seule sur scène on est en réalité jamais seul.

Dans mon écriture il y a eu tellement de sources d’inspiration, tellement de souvenirs qui me sont revenus, Kheir Inch’Allah ce n’est pas tout à fait un seul en scène, c’est plus nuancé.

J’ai hâte de vous rencontrer. 

KHEIR INCH'ALLAH

Yousra Dahry / Mohamed Ouachen

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